Les marchés mondiaux terminent la semaine sans direction claire vendredi, entre craintes persistantes d'une bulle financière sur l'intelligence artificielle (IA) et espoirs ravivés d'une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).
En Europe, les Bourses ont fini sans élan, concluant une semaine avec entre 1% et 3,5% de recul: la Bourse de Paris est restée à l'équilibre vendredi (+0,02%), Londres a pris 0,13%. Francfort a cédé 0,80% et Milan 0,60%.
L'humeur des investisseurs du Vieux continent a été plombée par les craintes persistantes d'une bulle financière autour de l'intelligence artificielle, qui plane sur les marchés depuis plusieurs semaines.
Après avoir salué les résultats de Nvidia mercredi, les investisseurs ont finalement été rattrapés par leur crainte que les dépenses massives et les valorisations des géants de la tech ne soient trop élevées.
"La question centrale est désormais de savoir si et à quel point l'IA va avoir des effets positifs sur la productivité des entreprises", explique à l'AFP Charlotte de Montpellier, économiste senior chez ING. A ce titre, "la saison des résultats financiers sera donc scrutée", a-t-elle ajouté.
A Wall Street, ces craintes ont pesé sur les premiers échanges mais vers 17H00 GMT, les investisseurs tentaient un rebond sur les principaux indices, à l'image du Dow Jones (+1,40%), du Nasdaq (+0,99%) et de l'indice élargi S&P 500 (+1,13%).
Les marchés américains étaient portés par les propos d'un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a estimé vendredi qu'il y avait "de la marge" pour une nouvelle baisse des taux directeurs à court terme.
"Je continue de voir de la marge pour un nouvel ajustement à court terme" des taux directeurs, en décembre, a déclaré le président de la Fed de New York John Williams, en déplacement au Chili.
Cette prise de parole est une bonne surprise pour les investisseurs car la probabilité d'une baisse des taux lors de la prochaine réunion de l'institution s'était considérablement éloignée ces dernières semaines, sur fond d'inflation persistante aux États-Unis.
Dans ce contexte, le rendement de l'obligation américaine à dix ans était à 4,07%, contre 4,08% la veille en clôture. A échéance deux ans, elle était à 3,51%, contre 3,53%.
La défense européenne recule
Les titres de la défense européenne ont reculé nettement, après l'annonce du plan américain pour la paix en Ukraine, qui prévoit notamment que Kiev cède les régions de Donetsk et Lougansk dans l'est du pays à Moscou et que l'Ukraine renonce à adhérer à l'Otan.
L'annonce de Volodymyr Zelensky selon laquelle il comptait discuter avec Washington augmente la probabilité "qu'un accord de paix soit effectivement conclu", explique Arne Lohmann Rasmussen de Global Risk Management.
Or, la hausse des valeurs de la défense en Europe depuis plusieurs mois se base sur l'hypothèse d'une poursuite de ce conflit, qui pousse les pays européens à investir massivement dans leur armement.
A Francfort, Rheinmetall a perdu 7,18%, Renk 8,36% et Hensoldt 6,57%. A Paris, Thales (-3,77%) et Dassault Aviation (-3,06%) ont également reculé. A Milan, Leonardo a cédé 6,23%.
Le pétrole et le bitcoin reculent
Ces développements sur le front de la guerre en Ukraine provoquent également une baisse du pétrole.
Les investisseurs tablent sur le fait qu'une paix permette de lever les sanctions qui pèsent sur les exportations russes, ce qui devrait augmenter l'offre sur les marchés.
Vers 17H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,86% à 62,20 dollars et celui de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, tombait de 2,19% à 57,71 dollars.
Le bitcoin perdait lui 4,26% à 83.487 dollars.

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